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Le drop a-t-il une importance dans le choix de ma chaussure ?

Le drop a-t-il une importance dans le choix de ma chaussure ?

Le drop a-t-il une importance dans le choix de ma chaussure ?

Dans le monde du running, le drop des chaussures est un sujet de discussion fréquent. Cette notion s’est d’ailleurs imposée comme un critère majeur à l’achat, notamment depuis l’émergence du minimalisme. Une place importante lui est également accordée dans l’industrie de la chaussure et en milieu clinique où les opinions au regard de son impact sur les blessures et les performances divergent.

Drop

Le drop : Définition 

Le drop d’une chaussure s’exprime en millimètres et correspond à la différence de hauteur de la semelle entre le talon et l’avant-pied (sous les métatarses) (Figure 1). À titre d’exemple une chaussure à talon haut a un drop important alors qu’une tong a un drop nul.

Drop

Figure 1 – Schéma représentatif du drop d’une chaussure

Le drop a-t-il une réelle importance dans le choix de mes chaussures?

Le drop ne doit pas être confondu avec l’épaisseur de la semelle (“stack height” en anglais) qui correspond à la quantité de matière entre le pied et le sol. Ainsi, on peut retrouver des chaussures de running avec une épaisseur de semelle importante et un drop nul. À noter que le drop d’une chaussure est généralement fourni pour une pointure 43. Par conséquent, il sera moins élevé pour un modèle identique de plus petite taille et, à l’inverse, plus élevé pour une plus grande taille. Le terme de pente entre talon et avant-pied serait donc plus adapté. De la même manière, il n’existe pas de standard pour mesurer le drop, il peut donc varier selon l’endroit où la mesure est effectuée. Il est toutefois possible de catégoriser le drop :

●  Drop nul : 0 mm

●  Drop faible : 1-4mm

●  Drop moyen : 5-8mm

●  Drop élevé :  ≥9

Drop
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Quel est le meilleur drop et comment choisir ?

Que disent les études scientifiques sur le drop  ?

Tout d’abord, il faut savoir que le drop a un impact sur la biomécanique de la course. En effet, plusieurs études ont rapporté que l’utilisation de chaussures ayant un drop moins important réduirait l’angle entre le pied et le sol lors de la pose du pied (Horvais & Samozino 2013; Chambon et al., 2015; Besson et al., 2019; Mo et al., 2020). Ainsi, l’utilisation de chaussures avec un faible drop permettrait de se rapprocher d’une foulée médio-pied voire avant-pied. Selon Chambon et al. (2015), un faible drop serait également associé avec une flexion de genou plus importante lors de la pose du pied. Au regard des paramètres spatio-temporels, la réduction du drop serait associée à une augmentation de la longueur du pas (Mo et al., 2020).

Toutefois, dans une étude ayant suivi pendant 6 mois 553 coureurs divisés en 3 groupes, selon le drop des chaussures attribuées (10mm, 6mm et 0mm), Malisoux et al. (2017) n’ont retrouvé aucune différence relative à l’angle entre le pied et le sol ou aux paramètres spatio-temporels. Selon ces auteurs, les adaptations interviendraient donc à court terme. L’hétérogénéité des résultats des études pourrait aussi s’expliquer par les différences au regard de l’amorti et de l’épaisseur de semelle des chaussures utilisées.

Ces auteurs ont cependant rapporté une augmentation de l’adduction de genou chez les participants ayant utilisé les chaussures avec 0mm de drop, cette dernière pouvant contribuer à augmenter le risque de blessures (i.e. syndrome fémoro-patellaire; syndrome de la bandelette ilio-tibiale; arthrose). Par ailleurs, lors de ce même projet de recherche, Malisoux et al. (2016) ont mis en évidence que l’utilisation de chaussures traditionnelles (drop de 10mm) n’a pas affecté le risque de blessures.

Au contraire, l’utilisation des chaussures avec un drop de 0mm et 6mm a modifié le risque de blessures en fonction du profil des coureurs. Ainsi, le risque de blessures était plus important chez les coureurs réguliers et plus faible chez les coureurs occasionnels. Il pourrait donc être intéressant d’adapter le drop en fonction de la charge d’entraînement pour minimiser le risque de blessures (Beson et al., 2019).

D’après ces auteurs, l’augmentation du drop de la chaussure serait associée à un moment de flexion du genou plus important. Autrement dit, la force transmise au tendon patellaire serait d’autant plus importante. A l’inverse, un drop important permettrait de minimiser le moment net à la cheville et de soulager les contraintes sur le tendon d’Achille et le triceps sural.

Drop

Mais alors, quel drop choisir pour ma pratique ?

Bien qu’il n’y ait à l’heure actuelle aucune certitude au regard de l’effet du drop sur la performance ou le risque de blessures (Sun et al., 2020), il est important de choisir un drop correspondant à sa foulée naturelle. 

De manière générale, les équipes d’experts d’OD RUN et d’Orthodynamica conseillent d’opter pour un drop supérieur à 7mm si vous souffrez de tendinite d’Achille, d’aponévrosite plantaire ou toutes autres douleurs de la chaîne musculaire postérieure. Ce drop permettra de soulager la tension musculaire des chaînes musculaires postérieures. 

À l’inverse, si vous souffrez de syndrôme rotulien ou syndrôme de morton, optez pour un drop inférieur à 6mm pour soulager la tension sur la partie avant des jambes et des pieds.

L’équipe d’OD RUN conseillera aussi à des coureurs qui ont une attaque talon d’opter pour des chaussures ayant un drop supérieur à 6mm et à des coureurs ayant une attaque médio-pied ou avant-pied d’opter pour des chaussures avec un drop inférieur à 6mm. Par ailleurs, si vous ne vous blessez pas, conservez votre drop actuel.

Si vous souhaitez effectuer une transition vers un drop plus faible ou plus important (différence >4mm), nous vous recommandons d’effectuer cette dernière progressivement afin de ne pas accroître soudainement les contraintes musculaires et tendineuses pouvant être source de blessures. D’autant plus de précautions sont nécessaires dans le choix de chaussures avec l’âge.

En effet, les changements au regard de la biomécanique ainsi que des propriétés physiologiques des tissus musculo-tendineux (perte de souplesse) avec l’âge contribue à augmenter le risque de blessures, particulièrement au niveau du tendon d’Achille et du triceps sural (McKean et al. 2006). Besoin de conseils pour le choix de vos nouvelles chaussures ? N’hésitez pas à solliciter l’équipe d’OD RUN, Expert Running pour vous aiguiller !

Drop

Références sur le drop :

Besson, T., Morio, C., Millet, G. Y., & Rossi, J. (2019). Influence of shoe drop on running kinematics and kinetics in female runners. European journal of sport science, 19(10), 1320-1327.

Chambon, N., Delattre, N., Guéguen, N., Berton, E. and Rao, G. (2015). Shoe drop has opposite influence on running pattern when running overground or on a treadmill. European Journal of Applied Physiology 115, 911-918.

Horvais, N., & Samozino, P. (2013). Effect of midsole geometry on foot-strike pattern and running kinematics. Footwear Science, 5 (2), 81–89.

Malisoux, L., Chambon, N., Urhausen, A. and Theisen, D. (2016). Influence of the heel-to-toe drop of standard cushioned running shoes on injury risk in leisure-time runners: a randomized controlled trial with 6-month follow-up. American Journal of Sports Medicine 44, 2933-2940.

Malisoux, L., Gette, P., Chambon, N., Urhausen, A. and Theisen, D. (2017). Adaptation of running pattern to the drop of standard cushioned shoes: A randomised controlled trial with a 6-month follow-up. Journal of Science Medicine in Sport 20, 734-739.

Mo, S., Lam, W. K., Ching, E. C., Chan, Z. Y., Zhang, J. H., & Cheung, R. T. (2020). Effects of heel-toe drop on running biomechanics and perceived comfort of rearfoot strikers in standard cushioned running shoes. Footwear Science, 12(2), 91-99.

McKean, K. A., Manson, N. A., & Stanish, W. D. (2006). Musculoskeletal injury in the masters runners. Clinical Journal of Sport Medicine, 16(2), 149-154.

Sun, X., Lam, W. K., Zhang, X., Wang, J., & Fu, W. (2020). Systematic review of the role of footwear constructions in running biomechanics: implications for running-related injury and performance. Journal of sports science & medicine, 19(1), 20.

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