Course à pied : fatigue et pronation du pied :
Définition de la pronation du pied :
La pronation est un mouvement naturel. Ce mouvement intervient dans le cycle de la marche et de la course. Il absorbe les chocs provoqués par la mise en contact du pied avec le sol (Lafortune, Cavanagh, Sommer and Kalenak, 1994). Elle est dite « anormale ou excessive » à partir du moment où l’angle d’éversion (figure 1) du talon par rapport à l’axe du tibia est supérieur ou égal à 7 degrés (Gould, 1983).

Figure 1 : positions du pied dans le plan frontal
3 degrés de pronation du pied
Plus récemment, Morley et al. (2010) ont précisé cette observation en définissant 3 degrés de pronation. Il y a la pronation faible (3-8.9°), la pronation moyenne ou sur-pronation (9-12.9°) et enfin forte pronation ou hyper-pronation (13-18°).
Une pronation excessive représente un risque de blessure pour les membres inférieurs (Lysens et al., 1984). En effet, il a été observé une relation entre la pronation du pied et le risque de syndrome fémoro-patellaire (Petersen et al., 2014), de syndrome de la bandelette ilio-tibiale (Khaund & Flynn, 2005), de tendinopathie du tendon d’Achille ((Donoghue, Harrison, Laxton, & Jones, 2008) ; (Wezenbeek et al., 2017)) , de douleurs de dos (O’Leary, Cahill, Robinson, Barnes, & Hong, 2013), de périostite tibiale (Naderi, Degens, & Sakinepoor, 2018) ou bien d’aponévrosite plantaire (Brund et al., 2017).

L’impact de la fatigue sur l’évolution du mouvement :
Nous avons décidé de vous présenter l’impact de la fatigue sur l’évolution du mouvement de pronation du pied à la course avec une analyse de la littérature :
Differences in Pes Planus and Pes Cavus subtalar eversion/inversion before and after prolonged running, using a two-dimensional digital analysis. Sinclair Charlotte, Svantesson Ulla, Sjöström Rita et Alricsson Marie, 2017

Analyse de l’étude :
Cette étude a été menée afin d’analyser l’évolution des mouvements du pied (au niveau du talon) dans le plan frontal (mouvements d’inversion et d’éversion, figure 1) chez des sujets ayant les pieds plats ou les pieds creux, avant et après une session de course à pied de 45 minutes.
L’objectif était d’observer si la fatigue mais également la forme du pied impact le mouvement dans le plan frontal.
Pour ce faire, 65 sujets ont été recrutés dont 35 ayant les pieds plats et 30 ayant les pieds creux. Chaque sujet a couru pieds nus sur un tapis de course pendant environ 5min, filmé par une caméra. Ensuite, les enregistrements ont été analysés via un logiciel d’analyse vidéo (Dartfish) pour déterminer l’angle d’éversion et d’inversion du pied lors de la pose d’appui. Puis, cette fois équipé de chaussures de running universelles, chaque sujet est allé courir en extérieur (sur route) durant 45min à une allure de footing, avant de procéder une nouvelle fois au test sur tapis, pieds nus.

Les résultats de l’étude:
Les résultats ont tout d’abord montré aucune différence significative entre les sujets ayant les pieds plats et ceux ayant les pieds creux après 5 minutes de course. Ceci tend à montrer que la pronation concerne toute forme de pied. Par ailleurs, il a été observé une augmentation significative de la pronation du pied entre la 5ème et la 45ème minute de course, chez tous les sujets (pieds plats et pieds creux). Enfin, les sujets ayant les pieds plats ont observé une plus grande amplitude d’éversion du pied (pronation) après 45 minutes de course par rapport aux sujets ayant les pieds creux.
Cette étude montre donc l’impact de la fatigue sur le mouvement de pronation qui s’accentue de manière significative après 45 minutes de course. Cela s’observe de manière plus importante chez les sujets ayant les pieds plats, bien que cela s’observe également chez les sujets ayant les pieds creux. Ce lien entre fatigue et pronation a été observé dans de nombreuses études (Clansey et al., 2012; Derrick et al., 2002; Dierks et al., 2010). Il serait la conséquence d’une fatigue des muscles anti-pronateurs du pied.

Conclusion de l’étude :
La pronation du pied à la course est un mouvement qui s’accentue avec la fatigue, donc au fil des kilomètres à la course à pied. Ainsi, une pronation même légèrement supérieure à 7° peut représenter un risque de blessure sur une course de longue durée. Elle doit donc être contrôlée par le port de semelles orthopédiques et/ou d’une paire de chaussures adaptée.
Chez Orthodynamica, nous prenons en considération votre discipline, votre rythme d’activité ainsi que vos objectifs. Grâce à notre expertise et notre équipe de chercheurs nous nous efforçons de trouver les solutions les plus adaptées pour contrecarrer l’effet de la fatigue.
Amateurs comme sportifs confirmés, notre équipe est à votre écoute pour votre plaisir et/ou votre performance !
Source : Differences in Pes Planus and Pes Cavus subtalar eversion/inversion before and after prolonged running, using a two-dimensional digital analysis. Sinclair et al. 2017
À bientôt pour d’autres articles ! L’équipe OD.